L’Hexagone – scène nationale Arts Sciences – Meylan est un espace d’expériences culturelles novatrices où la création, la production et la diffusion du spectacle vivant se conçoivent à la convergence des enjeux sociétaux. Faire un détour par l’art pour saisir la réalité, s’approprier les mutations du monde et concevoir d’autres modalités d’agir, imaginer… Constitué de perceptions, images et symboles oeuvrant à la représentation du monde, l’imaginaire libéré du fictif est une faculté d’anticipation, une préfiguration du réel. Fonction psychique, facteur social, l’imaginaire est un élément culturel vital. Par la génération de nouvelles circulations de l’information et d’interactions, par l’écriture de nouveaux récits ; les nouvelles connaissances, les nouvelles technologies et l’art transforment l’imaginaire contemporain, individuel et collectif.
Depuis 2001, Antoine Conjard et son équipe impulsent la rencontre entre les publics et les acteurs d’une culture qui, au XXIe siècle, est ainsi indissociablement artistique, scientifique et technique. Inscrit sur le territoire d’innovation de la métropole Grenoble-Alpes, intégré aux réseaux de diffusion artistique nationaux, européens et internationaux, L’Hexagone développe un projet intermédial (propagation d’un média à l’autre), interdisciplinaire (perméabilité de tous les arts, de toutes les sciences) et transversal (interactivité entre les champs créatifs, éducatifs, économiques, sociaux, politiques). Un maillage dont le repère est l’individu et le groupe dans une acception transindividuelle (l’un et l’autre se constituent réciproquement) et la fabrication des éléments d’un imaginaire collectif émancipateur.
L’Hexagone oeuvre dans les domaines de la recherche en sciences et technologies avec L’Atelier Arts-Sciences – laboratoire commun entre artistes et scientifiques mené avec le CEA Grenoble et en sciences humaines avec L’Atelier de l’Imaginaire – protocole d’expérimentation collective mené avec des enseignants-chercheurs de l’Université Grenoble-Alpes et le Conseil Architecture Urbanisme Environnement – CAUE Isère ; de l’action culturelle et de l’éducation artistique avec les Acteurs de Curiosité Territoriale – dispositif d’innovation sociale ; de l’édition avec la Revue-i, Les Cahiers de L’Atelier et un ouvrage collectif L’Atelier de l’imaginaire , jouer l’action collective (Elya éditions, sept 15) ; et d’une réflexion professionnelle avec la TRAS – Transversale des Réseaux entre Arts et Sciences. Autour de la saison de spectacles pluridisciplinaires, la Biennale Arts Sciences – Rencontres-i (8ème édition en 2015) et le salon annuel Experimenta (5ème édition en 2015 – premier espace de monstration publique des dispositifs arts-sciences-technologies en France), témoignent de l’émergence signifiante des projets culturels entre arts, sciences et techniques.
Précurseur d’une (re)considération de la culture comme ternaire au sein du réseau des théâtres publics français, L’Hexagone a construit un lien durable entre action territoriale, innovation sociale et technologique, recherche artistique et scientifique. L’exceptionnelle trajectoire est saluée en 2014 par l’attribution de l’appellation Arts-Sciences, inédite pour une scène nationale. Aujourd’hui, la signature de la convention 2014- 2016 avec le Ministère de la Culture et de la Communication, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le Ministère de l’Économie, la Région Rhône-Alpes, le Département de l’Isère, la Métropole Grenoble-Alpes (dotée de la compétence Culture scientifique et technique depuis janvier 2015) et la Ville de Meylan, engage le directeur Antoine Conjard et son équipe dans la préfiguration d’une structure culturelle de dimension internationale : le Centre National Arts-Sciences. Le CNAS a pour missions la recherche et la création, la diffusion des nouvelles formes de dramaturgies, la connexion avec des pôles complémentaires d’activité économique, l’action culturelle et la communication, la veille et la participation à la structuration d’un réseau entre arts et sciences.
Inspirée par les travaux de Gilbert Simondon, Bernard Stiegler ou Yves Citton, la fondation des processus d’actions et de recherches du futur CNAS repose sur une réflexion concernant l’écologie de l’attention comme alternative à la sur-sollicitation médiatique et la relation à la technique comme mode d’existence essentiel de l’humanité conditionnant les processus d’individuation psychique et collective. Point d’émergence des nouveaux récits en train de s’inventer à l’échelle nationale et mondiale, le projet du CNAS vise à dynamiser le terreau artistique, technique et scientifique, éducatif, social et industriel, à cultiver l’imaginaire et à produire ainsi les germes d’une créativité émancipatrice.